Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/437

Cette page a été validée par deux contributeurs.
427
CONTES ARABES.

une beauté incomparable ; mais le roi Beder en fut peu touché. « En effet, ce n’est pas assez d’être belle, dit-il en lui-même, il faut que les actions soient aussi régulières que la beauté est accomplie. »

Dans le temps que le roi Beder faisoit ces réflexions les yeux attachés sur la reine Labe, le vieillard Abdallah se tourna de son côté ; et en le prenant par la main, il le lui présenta : « Le voilà, madame, lui dit-il ; je supplie votre Majesté encore une fois de se souvenir qu’il est mon neveu, et de permettre qu’il vienne me voir quelquefois. » La reine le lui promit ; et pour lui marquer sa reconnoissance, elle lui fit donner un sac de mille pièces d’or qu’elle avoit fait apporter. Il s’excusa d’abord de le recevoir ; mais elle voulut absolument qu’il l’acceptât, et il ne put s’en dispenser. Elle avoit fait amener un cheval aussi richement harnaché que le sien, pour le roi de Perse. On le lui présenta ; et pendant qu’il mettoit le pied à l’é-