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CONTES ARABES.

ra pas plus de puissance sur vous que sur moi. »

La reine magicienne ne manqua pas de passer le lendemain devant la boutique du vieillard Abdallah, avec la même pompe que le jour d’auparavant, et le vieillard l’attendoit avec un grand respect. « Bon père, lui dit-elle en s’arrêtant, vous devez juger de l’impatience où je suis d’avoir votre neveu auprès de moi, par mon exactitude à venir vous faire souvenir de vous acquitter de votre promesse. Je sais que vous êtes homme de parole, et je ne veux pas croire que vous ayez changé de sentiment. »

Abdallah qui s’étoit prosterné dès qu’il avoit vu que la reine s’approchoit, se releva quand elle eut cessé de parler ; et comme il ne vouloit pas que personne entendit ce qu’il avoit à lui dire, il s’avança avec respect jusqu’à la tête de son cheval, et en lui parlant bas : « Puissante reine, dit-il, je suis persuadé que votre Majesté ne prend pas en mauvaise part la difficulté que je fis de lui confier