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CONTES ARABES.

son de croire qu’elle en usera bien, comme elle me l’a promis, par la considération toute particulière qu’elle a pour moi. Vous l’avez pu remarquer vous-même par celle de toute sa cour, et par les honneurs qui m’ont été rendus. Elle seroit bien maudite du ciel, si elle me trompoit ; mais elle ne me tromperoit pas impunément, et je saurois bien m’en venger. »

Ces assurances, qui paroissoient fort incertaines, ne firent pas un grand effet sur l’esprit du roi Beder. « Après tout ce que vous m’avez raconté des méchancetés de cette reine, reprit-il, je ne vous dissimule pas combien je redoute de m’approcher d’elle. Je mépriserois peut-être tout ce que vous m’en avez pu dire, et je me laisserois éblouir par l’éclat de la grandeur qui l’environne, si je ne savois déjà par expérience ce que c’est que d’être à la discrétion d’une magicienne. L’état où je me suis trouvé par l’enchantement de la princesse Giauhare, et dont il semble