Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/431

Cette page a été validée par deux contributeurs.
421
CONTES ARABES.

m’étois flattée que vous m’aimiez davantage ; et je n’eusse jamais cru que vous dussiez me donner une marque si évidente du peu d’état que vous faites de mes prières. Mais je jure encore une fois par le feu et par la lumière, et même par ce qu’il y a de plus sacré dans ma religion, que je ne passerai pas outre, que je n’aie vaincu votre opiniâtreté. Je comprends fort bien ce qui vous fait de la peine ; mais je vous promets que vous n’aurez pas le moindre sujet de vous repentir de m’avoir obligée si sensiblement. »

Le vieillard Abdallah eut une mortification inexprimable par rapport à lui et par rapport au roi Beder, d’être forcé de céder à la volonté de la reine : « Madame, reprit-il, je ne veux pas que votre Majesté ait lieu d’avoir si mauvaise opinion du respect que j’ai pour elle, ni de mon zèle pour contribuer à tout ce qui peut lui faire plaisir. J’ai une confiance entière dans sa parole, et je ne doute pas qu’elle ne me la tienne. Je la