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CONTES ARABES.

selles saluèrent aussi le vieillard à mesure qu’elles passoient ; et la reine frappée de la bonne mine du roi Beder, s’arrêta devant la boutique. « Abdallah, lui dit-elle, c’est ainsi qu’il s’appeloit, dites-moi, je vous prie, est-ce à vous cet esclave si bien fait et si charmant ? Y a-t-il long-temps que vous avez fait cette acquisition ? »

Avant de répondre à la reine, Abdallah se prosterna contre terre, et en se relevant : « Madame, lui dit-il, c’est mon neveu, fils d’un frère que j’avois, qui est mort il n’y a pas long-temps. Comme je n’ai pas d’enfans, je le regarde comme mon fils, et je l’ai fait venir pour ma consolation, et pour recueillir après ma mort le peu de bien que je laisserai. »

La reine Labe, qui n’avoit encore vu personne de comparable au roi Beder, et qui venoit de concevoir une forte passion pour lui, songea sur ce discours à faire en sorte que le vieillard le lui abandonnât. « Bon