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LES MILLE ET UNE NUITS,

échappé à la diligence de la reine. « Ne croyez pas que ce soit un esclave, leur disoit le vieillard ; vous savez que je ne suis ni assez riche, ni d’une condition assez élevée, pour en avoir de cette beauté. C’est mon neveu, fils d’un frère que j’avois, qui est mort ; et comme je n’ai pas d’enfans, je l’ai fait venir pour me tenir compagnie. » Ils se réjouirent avec lui de la satisfaction qu’il devoit avoir de son arrivée ; mais en même temps ils ne purent s’empêcher de lui témoigner la crainte qu’ils avoient que la reine ne le lui enlevât. « Vous la connoissez, lui disoient-ils, et vous ne devez pas ignorer le danger auquel vous vous êtes exposé, après tous les exemples que vous en avez. Quelle douleur seroit la vôtre, si elle lui faisoit le même traitement qu’à tant d’autres que nous savons ! »

« Je vous suis bien obligé, reprenoit le vieillard, de la bonne amitié que vous me témoignez, et de la part que vous prenez à mes intérêts, et je vous en remercie avec toute