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CONTES ARABES.

tent, et qui, de gré ou de force, les conduisent devant elle. Elle les reçoit avec un accueil des plus obligeans, elle les caresse, elle les régale : elle les loge magnifiquement, et elle leur donne tant de facilités pour leur persuader qu’elle les aime, qu’elle n’a pas de peine à y réussir ; mais elle ne les laisse pas jouir long-temps de leur bonheur prétendu ; il n’y en a pas un qu’elle ne métamorphose en quelqu’animal ou en quelqu’oiseau au bout de quarante jours, selon qu’elle le juge à propos. Vous m’avez parlé de tous ces animaux qui se sont présentés pour vous empêcher d’aborder à terre et d’entrer dans la ville ; c’est que ne pouvant vous faire comprendre d’une autre manière le danger auquel vous vous exposiez, ils faisoient ce qui étoit en leur pouvoir pour vous en détourner. »

Ce discours affligea très-sensiblement le jeune roi de Perse. « Hélas, s’écria-t-il, à quelle extrémité suis-je réduit par ma mauvaise destinée ! Je suis à peine délivré d’un enchante-