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CONTES ARABES.

étonné de cette action, d’autant plus qu’il n’y avoit que des eunuques dans la chambre, et des femmes qui l’avoient suivie, lui demanda la raison qu’elle avoit d’en user ainsi ?

« Sire, répondit la reine, votre Majesté n’en sera pas étonnée, quand elle aura appris que cet oiseau n’est pas un oiseau comme elle se l’imagine, et que c’est un homme. » « Madame, reprit le roi plus étonné qu’auparavant, vous voulez vous moquer de moi sans doute ? Vous ne me persuaderez pas qu’un oiseau soit un homme. » « Sire, Dieu me garde de me moquer de votre Majesté ! Rien n’est plus vrai que ce que j’ai l’honneur de lui dire, et je l’assure que c’est le roi de Perse qui se nomme Beder, fils de la célèbre Gulnare, princesse d’un des plus grands royaumes de la mer, neveu de Saleh, roi de ce royaume, et petit-fils de la reine Farasche, mère de Gulnare et de Saleh ; et c’est la princesse Giauhare, fille du roi de Samandal, qui l’a ainsi métamorphosé. » Afin que le roi n’en