Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/402

Cette page a été validée par deux contributeurs.
392
LES MILLE ET UNE NUITS,

La femme prit l’oiseau ; et en exécutant l’ordre de la princesse Giauhare, elle eut compassion de la destinée du roi Beder. « Ce seroit dommage, dit-elle en elle-même, qu’un prince si digne de vivre, mourût de faim et de soif. La princesse si bonne et si douce, se repentira peut-être elle-même d’un ordre si cruel, quand elle sera revenue de sa grande colère ; il vaut mieux que je le porte dans un lieu où il puisse mourir de sa belle mort. » Elle le porta dans une isle bien peuplée, et elle le laissa dans une campagne très-agréable, plantée de toutes sortes d’arbres fruitiers, et arrosée de plusieurs ruisseaux.

Revenons au roi Saleh. Après qu’il eut cherché lui-même la princesse Giauhare, et qu’il l’eut fait chercher par tout le palais sans la trouver, il fit enfermer le roi Samandal dans son propre palais, sous bonne garde ; et quand il eut donné les ordres nécessaires pour le gouvernement du royaume en son absence, il vint