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LES MILLE ET UNE NUITS,

cher ici un asile contre sa violence. »

Au discours de la princesse, le roi Beder eut de la confusion d’avoir abandonné la reine sa grand’mère si brusquement, sans attendre l’éclaircissement de la nouvelle qu’on lui avoit apportée. Mais il fut ravi que le roi son oncle se fût rendu maître de la personne du roi de Samandal ; il ne douta pas en effet que le roi de Samandal ne lui accordât la princesse pour avoir sa liberté. « Adorable princesse, reprit-il, votre douleur est très-juste, mais il est aisé de la faire cesser avec la captivité du roi votre père. Vous en tomberez d’accord lorsque vous saurez que je m’appelle Beder, que je suis roi de Perse, et que le roi Saleh est mon oncle. Je puis bien vous assurer qu’il n’a aucun dessein de s’emparer des états du roi votre père. Il n’a d’autre but que d’obtenir que j’aie l’honneur et le bonheur d’être son gendre, en vous recevant de sa main pour épouse. Je vous avois déjà abandonné mon cœur sur le seul récit