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CONTES ARABES.

puis assez remercier le ciel de la faveur qu’il me fait aujourd’hui d’offrir à mes yeux ce qu’il voit de plus beau. Il ne pouvoit m’arriver un plus grand bonheur que l’occasion de vous faire offre de mes très-humbles services. Je vous supplie, madame, de l’accepter : une personne comme vous ne se trouve pas dans cette solitude sans avoir besoin de secours. »

« Il est vrai, Seigneur, reprit la princesse Giauhare d’un air fort triste, qu’il est très-extraordinaire à une dame de mon rang de se trouver dans l’état où je suis. Je suis princesse, fille du roi de Samandal, et je m’appelle Giauhare. J’étois tranquillement dans son palais dans mon appartement, lorsque tout-à-coup j’ai entendu un bruit effroyable. On est venu m’annoncer aussitôt que le roi Saleh, je ne sais pour quel sujet, avoit forcé le palais, et s’étoit saisi du roi mon père, après avoir fait main-basse sur tous ceux de sa garde qui lui avoient fait résistance. Je n’ai eu que le temps de me sauver et de cher-