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LES MILLE ET UNE NUITS,

ils s’entretinrent de plusieurs choses.

Insensiblement le roi Saleh tomba sur les louanges du roi son neveu, et témoigna à la reine sa sœur combien il étoit satisfait de la sagesse avec laquelle il gouvernoit, qui lui avoit acquis une si grande réputation, non-seulement auprès des rois ses voisins, mais même jusqu’aux royaumes les plus éloignés. Le roi Beder qui ne pouvoit entendre parler de sa personne si avantageusement, et ne vouloit pas aussi par bienséance imposer silence au roi son oncle, se tourna de l’autre côté et fit semblant de dormir, en appuyant sa tête sur un coussin qui étoit derrière lui.

Des louanges qui ne regardoient que la conduite merveilleuse et l’esprit supérieur en toutes choses du roi Beder, le roi Saleh passa à celles du corps ; et il en parla comme d’un prodige qui n’avoit rien de semblable sur la terre, ni dans tous les royaumes de dessous les eaux de la mer dont il eut connoissance. « Ma sœur, s’écria-t-il tout d’un coup, tel qu’il est