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CONTES ARABES.

dût revivre en vous : c’est à votre Majesté à faire voir qu’il ne s’est pas trompé. »

Le roi Beder ne put résister à des instances si pressantes : il quitta l’habit de deuil dès ce moment ; et après qu’il eut repris l’habillement et les ornemens royaux, il commença de pourvoir aux besoins de son royaume et de ses sujets, avec la même attention qu’avant la mort du roi son père. Il s’en acquitta avec une approbation universelle ; et comme il étoit exact à maintenir l’observation des ordonnances de ses prédécesseurs, les peuples ne s’aperçurent pas qu’ils avoient changé de maître.

Le roi Saleh qui étoit retourné dans ses états de la mer avec la reine sa mère et les princesses, dès qu’il eut vu que le roi Beder avoit repris le gouvernement, revint seul au bout d’un an, et le roi Beder et la reine Gulnare furent ravis de le revoir. Un soir au sortir de table, après qu’on eut desservi et qu’on les eut laissés seuls,