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CONTES ARABES.

pas à ce spectacle, poussa des cris épouvantables, dans la croyance qu’il ne reverroit plus le prince son cher fils, ou s’il avoit à le revoir, qu’il ne le reverroit que noyé. Peu s’en fallut qu’il ne rendît l’âme au milieu de son affliction, de sa douleur et de ses pleurs. « Sire, lui dit la reine Gulnare d’un visage et d’un ton propre à le rassurer lui-même, que votre Majesté ne craigne rien. Le petit prince est mon fils, comme il est le vôtre, et je ne l’aime pas moins que vous l’aimez : vous voyez cependant que je n’en suis pas alarmée ; je ne le dois pas être aussi. En effet, il ne court aucun risque, et vous verrez bientôt reparoître le roi son oncle, qui le rapportera sain et sauf. Quoiqu’il soit né de votre sang, par l’endroit néanmoins par lequel il m’appartient, il ne laisse pas d’avoir le même avantage que nous, de pouvoir vivre également dans la mer et sur la terre. » La reine sa mère et les princesses ses parentes lui confirmèrent la même chose ; mais leurs discours ne firent pas un grand