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CONTES ARABES.

à la cour jusqu’aux couches de la reine. Dès qu’elle en sentit les approches, il donna ordre à ce que rien ne lui manquât de toutes les choses dont elle pouvoit avoir besoin dans cette conjoncture. Elle accoucha enfin, et elle mit au monde un fils, avec une grande joie de la reine sa mère qui l’accoucha, et qui alla le présenter au roi dès qu’il fut dans ses premiers langes qui étoient magnifiques.

Le roi de Perse reçut ce présent avec une joie qu’il est plus aisé d’imaginer que d’exprimer. Comme le visage du petit prince son fils étoit plein et éclatant de beauté, il ne crut pas pouvoir lui donner un nom plus convenable que celui de Beder[1]. En action de grâces au ciel, il assigna de grandes aumônes aux pauvres ; il fit sortir les prisonniers hors des prisons ; il donna la liberté à tous ses esclaves de l’un et de l’autre sexe ; il fit distribuer de grosses sommes

  1. Pleine lune, en Arabe.