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CONTES ARABES.

devez pour un monarque qui vous aime avec tant de passion, et qui a fait de si grandes choses pour vous. »

Autant le roi de Perse, qui étoit dans le cabinet, avoit été affligé par la crainte de perdre la reine Gulnare, autant il eut de joie de voir qu’elle étoit résolue à ne le pas abandonner. Comme il ne pouvoit plus douter de son amour après une déclaration si authentique, il l’en aima mille fois davantage, et il se promit bien de lui en marquer sa reconnoissance par tous les moyens qui seroient en son pouvoir.

Pendant que le roi de Perse s’entretenoit ainsi avec lui-même, la reine Gulnare avoit frappé des mains, et avoit commandé à des esclaves qui étoient entrés aussitôt, de servir la collation. Quand elle fut servie, elle invita la reine sa mère, le roi son frère et ses parentes à s’approcher et à manger. Mais ils eurent tous la même pensée, que sans en avoir demandé la permission, ils se trouveroient dans le palais d’un