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CONTES ARABES.

cependant que vous êtes une si grande princesse, je vous aime mille fois davantage. Que dis-je, princesse ! Madame, vous ne l’êtes plus : vous êtes ma reine et reine de Perse, comme j’en suis le roi, et ce titre va bientôt retentir dans tout mon royaume. Dès demain, madame, il retentira dans ma capitale avec des réjouissances non encore vues, qui feront connoître que vous l’êtes, et ma femme légitime. Cela seroit fait il y a long-temps, si vous m’eussiez tiré plus tôt de mon erreur, puisque dès le moment que je vous ai vue, j’ai été dans le même sentiment qu’aujourd’hui de vous aimer toujours, et de ne jamais aimer que vous. En attendant que je me satisfasse moi-même pleinement, et que je vous rende tout ce qui vous est dû, je vous supplie, madame, de m’instruire plus particulièrement de ces états et de ces peuples de la mer qui me sont inconnus. J’avois bien entendu parler d’hommes marins ; mais j’avois toujours pris ce que l’on m’en