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CONTES ARABES.

que chose ? Demandez, commandez-nous. Nous ne savons si c’est mépris, affliction, bêtise, ou qu’elle soit muette : nous n’avons pu tirer d’elle une seule parole ; c’est tout ce que nous pouvons dire à votre Majesté. »

Le roi de Perse fut plus surpris qu’auparavant sur ce qu’il venoit d’entendre. Comme il crut que l’esclave pouvoit avoir quelque sujet d’affliction, il voulut essayer de la réjouir ; pour cela, il fit une assemblée de toutes les dames de son palais. Elles vinrent ; et celles qui savoient jouer des instrumens en jouèrent, et les autres chantèrent ou dansèrent, ou firent l’un et l’autre tout à-la-fois ; elles jouèrent enfin à plusieurs sortes de jeux qui réjouirent le roi. L’esclave seule ne prit aucune part à tous ces divertissemens ; elle demeura dans sa place toujours les yeux baissés, et avec une tranquillité dont toutes les dames ne furent pas moins surprises que le roi. Elles se retirèrent chacune à son appartement ; et le roi