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CONTES ARABES.

grandes conquêtes, régnoit il y avoit de longues années, avec un bonheur et une tranquillité qui le rendoient le plus satisfait de tous les monarques. Il n’y avoit qu’un seul endroit par où il s’estimoit malheureux, c’est qu’il étoit fort âgé, et que de toutes ses femmes il n’y en avoit pas une qui lui eût donné un prince pour lui succéder après sa mort. Il en avoit cependant plus de cent, toutes logées magnifiquement et séparément, avec des femmes esclaves pour les servir, et des eunuques pour les garder. Malgré tous ces soins à les rendre contentes et à prévenir leurs désirs, aucune ne remplissoit son attente. On lui en amenoit souvent des pays les plus éloignés ; et il ne se contentoit pas de les payer, sans faire de prix, dès qu’elles lui agréoient, il combloit encore les marchands d’honneurs, de bienfaits et de bénédictions pour en attirer d’autres, dans l’espérance qu’enfin il auroit un fils de quelqu’une. Il n’y avoit pas aussi de bon-