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LES MILLE ET UNE NUITS,

demande mille pardons. » Comme les valets-de-chambre eurent achevé de l’habiller en ce moment, il lui dit en descendant de son trône : « Leve-toi, je te pardonne. »

Le calife s’adressa ensuite à la belle Persienne, qui avoit suspendu sa douleur dès qu’elle se fut aperçue que le jardin et le pavillon appartenoient à ce prince, et non pas à Scheich Ibrahim, comme Scheich Ibrahim l’avoit dissimulé, et que c’étoit lui-même qui s’étoit déguisé en pêcheur. « Belle Persienne, lui dit-il, levez-vous et suivez-moi. Vous devez connoître ce que je suis, après ce que vous venez de voir, et que je ne suis pas d’un rang à me prévaloir du présent que Noureddin m’a fait de votre personne avec une générosité qui n’a point de pareille. Je l’ai envoyé à Balsora pour y être roi, et je vous y enverrai pour être reine, dès que je lui aurai fait tenir les dépêches nécessaires pour son établissement. Je vais en attendant vous donner un appartement dans