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LES MILLE ET UNE NUITS,

ner un mot de lettre que vous donnerez au roi de ma part ; vous verrez qu’il vous recevra fort bien, dès qu’il l’aura lue, et que personne ne vous dira mot. »

« Kerim, repartit Noureddin, ce que tu me dis est bien singulier : jamais on n’a dit qu’un pêcheur comme toi ait eu correspondance avec un roi ! » « Cela ne doit pas vous étonner, répliqua le calife : nous avons fait nos études ensemble sous les mêmes maitres, et nous avons toujours été les meilleurs amis du monde. Il est vrai que la fortune ne nous a pas été également favorable ; elle l’a fait roi, et moi pêcheur ; mais cette inégalité n’a pas diminué notre amitié. Il a voulu me tirer hors de mon état avec tous les empressemens imaginables. Je me suis contenté de la considération qu’il a de ne me rien refuser de tout ce que je lui demande pour le service de mes amis : laissez-moi faire, et vous en verrez le succès. »

Noureddin consentit à ce que le