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CONTES ARABES.

viens-çà, approche-toi, regarde le pavillon des peintures, et dis-moi pourquoi il est illuminé à l’heure qu’il est, que je n’y suis pas ? »

Le grand visir trembla, à cette nouvelle, de la crainte qu’il eut que cela ne fût. Il s’approcha, et il trembla davantage dès qu’il eut vu que ce que le calife lui avoit dit étoit vrai. Il falloit cependant un prétexte pour l’appaiser. « Commandeur des croyans, lui dit-il, je ne puis dire autre chose là-dessus à votre Majesté, sinon qu’il y a quatre ou cinq jours que Scheich Ibrahim vint se présenter à moi ; il me témoigna qu’il avoit dessein de faire une assemblée des ministres de sa mosquée, pour une certaine cérémonie qu’il étoit bien aise de faire sous l’heureux règne de votre Majesté. Je lui demandai ce qu’il souhaitoit que je fisse pour son service en cette rencontre ; sur quoi il me supplia d’obtenir de votre Majesté qu’il lui fût permis de faire l’assemblée et la cérémonie dans le pavillon. Je le renvovai en lui disant