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LES MILLE ET UNE NUITS,

quel moyen de ne pas se rendre à tant de grâces ! »

La belle Persienne qui s’entendoit avec Noureddin, prit le parti de Scheich Ibrahim. « Scheich Ibrahim, lui dit-elle, laissez-le dire, et ne vous contraignez pas : continuez d’en boire et réjouissez-vous. » Quelques momens après, Noureddin se versa à boire, et en versa ensuite à la belle Persienne. Comme Scheich Ibrahim vit que Noureddin ne lui en versoit pas, il prit une tasse et la lui présenta : « Et moi, dit-il, prétendez-vous que je ne boive pas aussi bien que vous ? »

À ces paroles de Scheich Ibrahim, Noureddin et la belle Persienne firent un grand éclat de rire ; Noureddin lui versa à boire, et ils continuèrent de se réjouir, de rire et de boire jusqu’à près de minuit. Environ ce temps-là, la belle Persienne s’avisa que la table n’étoit éclairée que d’une chandelle. « Scheich Ibrahim, dit-elle au bon vieillard de concierge, vous ne nous avez apporté