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LES MILLE ET UNE NUITS,

Les deux autres pièces d’or que Scheich Ibrahim venoit de recevoir, firent un puissant effet sur son esprit. « Ah, mon fils, s’écria-t-il quand Noureddin eut achevé, que vous l’entendez bien ! Sans vous, je ne me fusse jamais avisé de ce moyen pour vous faire avoir du vin sans scrupule. » Il les quitta pour aller faire la commission, et il s’en acquitta en peu de temps. Dès qu’il fut de retour, Noureddin descendit, tira les cruches des paniers, et les porta au salon.

Scheich Ibrahim ramena l’âne à l’endroit où il l’avoit pris ; et lorsqu’il fut revenu : « Scheich Ibrahim, lui dit Noureddin, nous ne pouvons assez vous remercier de la peine que vous avez bien voulu prendre ; mais il nous manque encore quelque chose. » « Et quoi, reprit Scheich Ibrahim, que puis-je faire encore pour votre service ? » « Nous n’avons pas de tasses, repartit Noureddin, et quelques fruits nous raccommoderoient bien, si vous en aviez. » « Vous