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LES MILLE ET UNE NUITS,

Il n’eût pas été honnête à Scheich Ibrahim de refuser à Noureddin la demande qu’il faisoit, après les avances qu’il avoit déjà faites. Il considéra de plus que le calife n’avoit pas envoyé l’avertir comme il avoit coutume ; et ainsi qu’il ne viendroit pas ce soir-là, et qu’il pouvoit même faire manger ses hôtes, et manger lui-même avec eux. Il posa les vivres qu’il avoit apportés sur le premier degré de l’escalier, et alla chercher la clef dans le logement où il demeuroit. Il revint avec de la lumière, et il ouvrit la porte.

Noureddin et la belle Persienne entrèrent dans le salon, et ils le trouvèrent si surprenant, qu’ils ne pouvoient se lasser d’en admirer la beauté et la richesse. En effet, sans parler des peintures, les sofas étoient magnifiques ; et avec les lustres qui pendoient à chaque fenêtre, il y avoit encore entre chaque croisée un bras d’argent chacun avec sa bougie ; et Noureddin ne put voir tous ces objets sans se ressouvenir de la splen-