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CONTES ARABES.

jardins à Balsora ; mais il n’en avoit pas encore vu de comparables à celui-ci. Quand il eut bien tout considéré, et qu’il se fut promené dans quelques allées, il se tourna du côté du concierge qui l’accompagnoit, et lui demanda comment il s’appeloit. Dès qu’il lui eut répondu qu’il s’appeloit Scheich Ibrahim : « Scheich Ibrahim, lui dit-il, il faut avouer que voici un jardin merveilleux ; Dieu vous y conserve long-temps ! Nous ne pouvons assez vous remercier de la grâce que vous nous avez faite de nous faire voir un lieu si digne d’être vu ; il est juste que nous vous en témoignions notre reconnoissance par quelqu’endroit. Tenez, voilà deux pièces d’or : je vous prie de nous faire chercher quelque chose pour manger, afin que nous nous réjouissions ensemble. »

À la vue des deux pièces d’or, Scheich Ibrahim qui aimoit fort ce métal, sourit en sa barbe ; il les prit ; et en laissant Noureddin et la belle Persienne pour aller faire la commis-