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CONTES ARABES.

la manière indigne dont elle voit qu’on vient de me traiter. » « Laissons-là ces discours, reprit le roi : dites-moi seulement la chose comme elle est, et qui est l’offenseur ? Je saurai bien le faire repentir s’il a tort. »

« Sire, dit alors Saouy, en racontant la chose tout à son avantage, j’étois allé au marché des femmes esclaves pour acheter moi-même une cuisinière dont j’ai besoin ; j’y suis arrivé, et j’ai trouvé qu’on y crioit une esclave à quatre mille pièces d’or. Je me suis fait amener l’esclave ; et c’est la plus belle qu’on ait vue et qu’on puisse jamais voir. Je ne l’ai pas eu plutôt considérée avec une satisfaction extrême, que j’ai demandé à qui elle appartenoit, et j’ai appris que Noureddin, fils du feu visir Khacan, vouloit la vendre. Votre Majesté se souvient, Sire, d’avoir fait compter dix mille pièces d’or à ce visir, il y a deux ou trois ans, et de l’avoir chargé de vous acheter une esclave pour cette som-