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LES MILLE ET UNE NUITS,

tion, et alla le témoigner à la belle Persienne.

Dès que la belle Persienne vit paroître l’affligé Noureddin, elle se douta qu’il n’avoit pas trouvé chez ses amis le secours auquel il s’étoit attendu. « Eh bien, Seigneur, lui dit-elle, êtes-vous présentement convaincu de la vérité de ce que je vous avois prédit ?  » « Ah, ma bonne, s’écria-t-il, vous ne me l’aviez prédit que trop véritablement ! Pas un n’a voulu me reconnoître, me voir, me parler ! Jamais je n’eusse cru devoir être traité si cruellement par des gens qui m’ont tant d’obligations, et pour qui je me suis épuisé moi-même ! Je ne me possède plus, et je crains de commettre quelqu’action indigne de moi dans l’état déplorable et dans le désespoir où je suis, si vous ne m’aidez de vos sages conseils. » « Seigneur, reprit la belle Persienne, je ne vois pas d’autre remède à votre malheur, que de vendre vos esclaves et vos meubles, et de subsister là-dessus jusqu’à ce que le ciel vous montre quelqu’au-