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LES MILLE ET UNE NUITS,

le lendemain chez ses dix amis, qui demeuroient dans une même rue ; il frappa à la première porte qui se présenta, où demeuroit un des plus riches. Une esclave vint, et avant d’ouvrir, elle demanda qui frappoit. « Dites à votre maître, répondit Noureddin, que c’est Noureddin, fils du feu visir Khacan. » L’esclave ouvrit, l’introduisit dans une salle, et entra dans la chambre où étoit son maître, à qui elle annonça que Noureddin venoit le voir. « Noureddin, reprit le maître avec un ton de mépris, et si haut que Noureddin l’entendit avec un grand étonnement ! Va, dis-lui que je n’y suis pas ; et toutes les fois qu’il viendra, dis lui-la même chose. » L’esclave revint, et donna pour réponse à Noureddin, qu’elle avoit cru que son maître y étoit, mais qu’elle s’étoit trompée.

Noureddin sortit avec confusion : « Ah le perfide, le méchant homme, s’écria-t-il ! Il me protestoit hier que je n’avois pas un meilleur ami que lui, et aujourd’hui il me traite si indigne-