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LES MILLE ET UNE NUITS,

votre nom. Voici mes comptes, examinez-les ; et si vous souhaitez que je continue de vous rendre mes services, assignez-moi d’autres fonds, sinon permettez-moi de me retirer. » Noureddin fut tellement surpris de ce discours, qu’il n’eut pas un mot à y répondre.

L’ami qui étoit aux écoutes et qui avoit tout entendu, rentra aussitôt, et fit part aux autres amis de ce qu’il venoit d’entendre. « C’est à vous, leur dit-il en achevant, de profiter de cet avis ; pour moi je vous déclare que c’est aujourd’hui le dernier jour que vous me verrez chez Noureddin. » « Si cela est, reprirent-ils, nous n’avons plus affaire chez lui, non plus que vous ; il ne nous y reverra pas davantage. »

Noureddin revint en ce moment ; et quelque bonne mine qu’il fit pour tâcher de remettre ses conviés en train, il ne put néanmoins si bien dissimuler, qu’ils ne s’aperçussent fort bien de la vérité de ce qu’ils venoient d’apprendre. Il s’étoit à peine