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LES MILLE ET UNE NUITS,

rapportoient un gros revenu, qu’il leur en faisoit une donation. La belle Persienne lui représentoit le tort qu’il se faisoit ; au lieu de l’écouter, il continuoit de prodiguer ce qui lui restoit à la première occasion.

Noureddin enfin ne fit autre chose toute une année que de faire bonne chère, se donner du bon temps, et se divertir en prodiguant et dissipant les grands biens que ses prédécesseurs et le bon visir son père avoient acquis ou conservés avec beaucoup de soins et de peines. L’année ne faisoit que de s’écouler, que l’on frappa un jour à la porte de la salle où il étoit à table. Il avoit renvoyé ses esclaves, et il s’y étoit renfermé avec ses amis pour être en grande liberté.

Un des amis de Noureddin voulut se lever ; mais Noureddin le devança, et alla ouvrir lui-même (c’étoit son maître-d’hôtel) ; et Noureddin, pour écouter ce qu’il vouloit, s’avança un peu hors de la salle et ferma la porte à demi.

L’ami qui avoit voulu se lever, et