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CONTES ARABES.

testoit qu’il le tueroit s’il se présentoit devant lui.

La femme de ce ministre savoit par ses femmes que Noureddin revenoit chaque jour ; mais elle n’osoit prendre la hardiesse de prier son mari de lui pardonner. Elle la prit enfin : « Seigneur, lui dit-elle un jour, je n’ai osé jusqu’à présent prendre la liberté de vous parler de votre fils. Je vous supplie de me permettre de vous demander ce que vous prétendez faire de lui. Un fils ne peut être plus criminel envers un père, que Noureddin l’est envers vous. Il vous a privé d’un grand honneur et de la satisfaction de présenter au roi une esclave aussi accomplie que la belle Persienne, je l’avoue ; mais après tout quelle est votre intention ? Voulez-vous le perdre absolument ? Au lieu du mal auquel il ne faut plus que vous songiez, vous vous en attireriez un autre beaucoup plus grand à quoi vous ne pensez peut-être pas. Ne craignez-vous pas que le monde qui est malin, en cherchant pourquoi votre fils est éloi-