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LES MILLE ET UNE NUITS,

achevée, au-dessus de toutes celles qu’il pouvoit avoir vues. « À l’égard de son esprit et de ses connoissances, ajouta-t-il, le marchand la garantit pour tenir tête à tout ce qu’il y a de beaux esprits et de savans au monde. »

Khacan joyeux de cette nouvelle, qui lui faisoit espérer d’avoir lieu de bien faire sa cour, lui dit de lui amener l’esclave à son retour du palais, et continua son chemin.

Le courtier ne manqua pas de se trouver chez le visir à l’heure marquée ; et Khacan trouva l’esclave belle, si fort au-delà de son attente, qu’il lui donna dès-lors le nom de belle Persienne. Comme il avoit infiniment d’esprit, et qu’il étoit très-savant, il eut bientôt connu par l’entretien qu’il eut avec elle, qu’il chercheroit inutilement une autre esclave qui la surpassât en aucune des qualités que le roi demandoit. Il demanda au courtier à quel prix le marchand de Perse l’avoit mise.

« Seigneur, répondit le courtier, c’est un homme qui n’a qu’une pa-