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CONTES ARABES.

l’on tient parmi nous à peu près au même rang que les femmes que l’on a en mariage légitime. Quelques-uns prétendoient qu’il suffisoit qu’une esclave que l’on achetoit fut belle et bien faite, pour se consoler des femmes que l’on est obligé de prendre par alliance ou par intérêt de famille, qui n’ont pas toujours une grande beauté, ni les autres perfections du corps en partage.

Les autres soutenoient, et Khacan étoit de ce sentiment, que la beauté et toutes les belles qualités du corps n’étoient pas les seules choses que l’on devoit rechercher dans une esclave, mais qu’il falloit qu’elles fussent accompagnées de beaucoup d’esprit, de sagesse, de modestie, d’agrément, et s’il se pouvoit, de plusieurs belles connoissances. La raison qu’ils en apportoient, est, disoient-ils, que rien ne convient davantage à des personnes qui ont de grandes affaires à administrer, qu’après avoir passé toute la journée dans une occupation si pénible, de trouver, en se