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CONTES ARABES.

retourner aux états de son père ? « Car, ajouta-t-il, de m’engager à aller rejoindre la princesse, où la trouverois-je après onze jours que je me suis séparé d’avec elle par une aventure si extraordinaire ? Que sais-je même si elle est encore au monde ? » À ce triste souvenir, il ne put achever sans verser des larmes.

Pour réponse à ce que Camaralzaman venoit de demander, le jardinier lui dit que de la ville où il se trouvoit, il y avoit une année entière de chemin jusqu’aux pays où il n’y avoit que des Musulmans, commandés par des princes de leur religion ; mais que par mer, on arriveroit à l’isle d’Ébène en beaucoup moins de temps, et que de là il étoit plus aisé de passer aux isles des Enfans de Khaledan ; que chaque année, un navire marchand alloit à l’isle d’Ébène, et qu’il pourroit prendre cette commodité pour retourner de là aux isles des Enfans de Khaledan. « Si vous fussiez arrivé quelques jours plus tôt, ajouta-t-il, vous vous fussiez embarqué sur celui