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LES MILLE ET UNE NUITS,

mier ministre dont elle m’avoit honoré, je suis prêt néanmoins de lui rendre encore service ; et je la supplie de vouloir bien que j’aille voir qui est cet ennemi qui vient vous attaquer dans votre capitale, sans vous avoir déclaré la guerre auparavant. « Le roi l’en pria, et il partit sur-le-champ avec peu de suite.

Le prince Amgiad ne fut pas long-temps à découvrir l’armée qui lui parut puissante, et qui avançoit toujours. Les avant-coureurs qui avoient leurs ordres, le reçurent favorablement, et le menèrent devant la princesse, qui s’arrêta avec toute son armée pour lui parler. Le prince Amgiad lui fit une profonde révérence, et lui demanda si elle venoit comme amie ou comme ennemie ; et si elle venoit comme ennemie, quel sujet de plainte elle avoit contre le roi son maître ?

« Je viens comme amie, répondit la princesse, et je n’ai aucun sujet de mécontentement contre le roi des Mages. Ses états et les miens sont situés d’une manière qu’il est difficile que