Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
LES MILLE ET UNE NUITS,

son retour, et du malheureux succès de son voyage. Le méchant vieillard n’oublia pas d’enjoindre à ses deux filles de maltraiter le prince infortuné plus qu’auparavant, s’il étoit possible.

Assad fut extrêmement surpris de se revoir dans le même lieu où il avoit déjà tant souffert ; et dans l’attente des mêmes tourmens dont il avoit cru être délivré pour toujours, il pleurait la rigueur de son destin, lorsqu’il vit entrer Bostane avec un bâton, un pain et une cruche d’eau. Il frémit à la vue de cette impitoyable, et à la seule pensée des supplices journaliers qu’il avoit encore à souffrir toute une année pour mourir ensuite d’une manière pleine d’horreur…

Mais le jour que la sultane Scheherazade vit paroître, comme elle en étoit à ces dernières paroles, l’obligea de s’interrompre. Elle reprit le même conte la nuit suivante, et dit au sultan des Indes :