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LES MILLE ET UNE NUITS,

fut de remercier Dieu de l’avoir délivré d’un si grand danger, et tiré encore une fois des mains des adorateurs du Feu. Il se dépouilla ensuite ; et après avoir bien exprimé l’eau de son habit, il l’étendit sur un rocher où il fut bientôt séché, tant par l’ardeur du soleil que par la chaleur du rocher qui en étoit échauffé.

Il se reposa cependant en déplorant sa misère, sans savoir en quel pays il étoit, ni de quel côté il tourneroit. Il reprit enfin son habit, et marcha sans trop s’éloigner de la mer, jusqu’à ce qu’il eut trouvé un chemin qu’il suivit. Il chemina plus de dix jours par un pays où personne n’habitoit, et où il ne trouvoit que des fruits sauvages et quelques plantes le long des ruisseaux, dont il vivoit. Il arriva enfin près d’une ville qu’il reconnut pour celle des Mages où il avoit été si fort maltraité, et où son frère Amgiad étoit grand visir. Il en eut de la joie ; mais il fit bien résolution de ne pas s’approcher d’aucun adorateur du Feu, mais seulement