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CONTES ARABES.

plus incertain de ce qu’il devoit faire, il marcha le long du rivage jusqu’à la porte d’un jardin qui étoit ouverte, où il se présenta. Le jardinier qui étoit un bon vieillard occupé à travailler, leva la tête en ce moment ; et il ne l’eut pas plutôt aperçu et connu qu’il étoit étranger et Musulman, qu’il l’invita à entrer promptement et à fermer la porte.

Camaralzaman entra, ferma la porte ; et en abordant le jardinier, il lui demanda pourquoi il lui avoit fait prendre cette précaution. « C’est, répondit le jardinier, que je vois bien que vous êtes un étranger nouvellement arrivé et Musulman, et que cette ville est habitée, pour la plus grande partie, par des idolâtres qui ont une aversion mortelle contre les Musulmans, et qui traitent même fort mal le peu que nous sommes ici de la religion de notre prophète. Il faut que vous l’ignoriez, et je regarde comme un miracle que vous soyez venu jusqu’ici sans avoir fait quelque mauvaise rencontre. En effet, ces