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CONTES ARABES.

Quand Assad eut achevé son discours, la reine Margiane animée plus que jamais contre les adorateurs du Feu : « Prince, dit-elle, nonobstant l’aversion que j’ai toujours eue contre les adorateurs du Feu, je n’ai pas laissé d’avoir beaucoup d’humanité pour eux ; mais après le traitement barbare qu’ils vous ont fait, et leur dessein exécrable de faire une victime de votre personne à leur Feu, je leur déclare dès-à-présent une guerre implacable. » Elle vouloit s’étendre davantage sur ce sujet ; mais l’on servit, et elle se mit à table avec le prince Assad, charmée de le voir et de l’entendre, et déjà prévenue pour lui d’une passion dont elle se promettoit de trouver bientôt l’occasion de le faire apercevoir. « Prince, lui dit-elle, il faut vous bien récompenser de tant de jeûnes et de tant de mauvais repas que les impitoyables adorateurs du Feu vous ont fait faire : vous avez besoin de nourriture après tant de souffrances. » Et en lui disant ces paroles, et d’autres à-peu-près sem-