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LES MILLE ET UNE NUITS,

vrirent le sac, et y trouvèrent le corps de la dame massacrée, et sa tête. Le juge qui reconnut le grand écuyer malgré son déguisement, le mena chez lui ; et comme il n’osa pas le faire mourir à cause de sa dignité, sans en parler au roi, il le lui mena le lendemain matin. Le roi n’eut pas plutôt appris, au rapport du juge, la noire action qu’il avoit commise, comme il le croyoit selon les indices, qu’il le chargea d’injures. « C’est donc ainsi, s’écria-t-il, que tu massacres mes sujets pour les piller, et que tu jettes leur corps à la mer pour cacher ta tyrannie : qu’on les en délivre, et qu’on le pende. »

Quelque innocent que fût Bahader, il reçut cette sentence de mort avec toute la résignation possible, et ne dit pas un mot pour sa justification. Le juge le remmena ; et pendant qu’on préparoit la potence, il envoya publier par toute la ville la justice qu’on alloit faire à midi d’un meurtre commis par le grand écuyer.

Le prince Amgiad qui avoit atten-