Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
LES MILLE ET UNE NUITS,

vu qu’il y avoit un sabre dans la salle : « Seigneur, dit-elle à Amgiad en rentrant, je vous prie de faire une chose pour l’amour de moi. » De quoi s’agit-il pour votre service, reprit Amgiad ? » « Obligez-moi de prendre ce sabre, repartit-elle, et d’aller couper la tête à votre esclave. »

Amgiad fut extrêmement étonné de cette proposition que le vin faisoit faire à la dame, comme il n’en douta pas. « Madame, lui dit-il, laissons là mon esclave, il ne mérite pas que vous pensiez à lui : je l’ai châtié, vous l’avez châtié vous-même, cela suffit ; d’ailleurs, je suis très-content de lui, et il n’est pas accoutumé à ces sortes de fautes. »

« Je ne me paie pas de cela, reprit la dame enragée ; je veux que ce coquin meure ; et s’il ne meurt de votre main, il mourra de la mienne. » En disant ces paroles, elle mit la main sur le sabre, le tira hors du fourreau, et s’échappa pour exécuter son pernicieux dessein.

Amgiad la rejoignit sous le vesti-