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CONTES ARABES.

Comme elle vit qu’elle ne pouvoit plus battre Bahader, elle se remit à sa place et lui dit mille injures.

Bahader essuya ses larmes, et demeura debout pour leur verser à boire. Lorsqu’il vit qu’ils ne buvoient et ne mangeoient plus, il desservit, il nettoya la salle, il mit toutes choses en leur lieu ; et dès qu’il fut nuit, il alluma les bougies. À chaque fois qu’il sortoit ou qu’il entroit, la dame ne manquoit pas de le gronder, de le menacer et de l’injurier, avec un grand mécontentement de la part d’Amgiad, qui vouloit le ménager, et n’osoit lui rien dire. À l’heure qu’il fut temps de se coucher, Bahader leur prépara un lit sur le sofa, et se retira dans une chambre, où il ne fut pas long-temps à s’endormir après une si longue fatigue.

Amgiad et la dame s’entretinrent encore une grosse demi-heure ; et avant de se coucher, la dame eut besoin de sortir. En passant sous le vestibule, comme elle eut entendu que Bahader ronfloit déjà, et qu’elle avoit