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CONTES ARABES.

C’étoit le grand écuyer du roi des Mages ; et son nom étoit Bahader. La maison lui appartenoit ; mais il en avoit une autre où il faisoit sa demeure ordinaire. Celle-ci ne lui servoit qu’à se régaler en particulier avec trois ou quatre amis choisis ; il y faisoit tout apporter de chez lui, et c’est ce qu’il avoit fait faire ce jour-là par quelques-uns de ses gens, qui ne faisoient que de sortir peu de temps avant qu’Amgiad et la dame arrivassent.

Bahader arriva sans suite et déguisé, comme il le faisoit presque ordinairement, et il venoit un peu avant l’heure qu’il avoit donnée à ses amis. Il ne fut pas peu surpris de voir la porte de sa maison forcée. Il entra sans faire de bruit ; et comme il eut entendu que l’on parloit et que l’on se réjouissoit dans la salle, il se coula le long du mur et avança la tête à demi à la porte pour voir quelles gens c’étoient. Comme il eut vu que c’étoient un jeune homme et une jeune dame qui mangeoient à la table qui n’avoit été préparée que pour ses amis et pour