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CONTES ARABES.

boutique d’un tailleur qu’il reconnut pour Musulman à son habillement, comme il avoit déjà reconnu celui à qui il avoit parlé. Il s’assit près de lui après qu’il l’eut salué, et lui raconta le sujet de la peine où il étoit.

Quand le prince Amgiad eut achevé : « Si votre frère, reprit le tailleur, est tombé entre les mains de quelque Mage, vous pouvez faire état de ne le revoir jamais. Il est perdu sans ressource ; et je vous conseille de vous en consoler, et de songer à vous préserver vous-même d’une semblable disgrâce. Pour cela, si vous voulez me croire, vous demeurerez avec moi, et je vous instruirai de toutes les ruses de ces Mages, afin que vous vous gardiez d’eux quand vous sortirez. » Amgiad, bien affligé d’avoir perdu son frère Assad, accepta l’offre, et remercia le tailleur mille fois de la bonté qu’il avoit pour lui.