rencontra, et le pria de lui dire comment elle s’appeloit. Il apprit que c’étoit la ville des Mages, ainsi nommée à cause que les mages, adorateurs du Feu, y étoient en plus grand nombre, et qu’il n’y avoit que très-peu de Musulmans. Il demanda aussi combien on comptoit de là à l’isle d’Ébène ; et la réponse qu’on lui fit, fut que par mer il y avoit quatre mois de navigation, et une année de voyage par terre. Celui à qui il s’étoit adressé, le quitta brusquement après qu’il l’eut satisfait sur ces deux demandes, et continua son chemin parce qu’il étoit pressé.
Amgiad qui n’avoit mis qu’environ six semaines à venir de l’isle d’Ébène avec son frère Assad, ne pouvoit comprendre comment ils avoient fait tant de chemin en si peu de temps, à moins que ce ne fût par enchantement, ou que le chemin de la montagne par où ils étoient venus, ne fût un chemin plus court qui n’étoit point pratiqué à cause de sa difficulté. En marchant par la ville, il s’arrêta à la