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LES MILLE ET UNE NUITS,

frères se remirent en chemin ; et comme la montagne étoit de ce côté-là à plusieurs étages de grandes campagnes, ils mirent cinq jours avant d’arriver à la plaine. Ils découvrirent enfin une grande ville avec beaucoup de joie. « Mon frère, dit alors Amgiad à Assad, n’êtes-vous pas de même avis que moi, que vous demeuriez en quelqu’endroit hors de la ville où je viendrai vous retrouver, pendant que j’irai prendre langue et m’informer comment s’appelle cette ville, en quel pays nous sommes ; et en revenant, j’aurai soin d’apporter des vivres ? Il est bon de ne pas y entrer d’abord tous deux, au cas qu’il y ait du danger à craindre. »

« Mon frère, repartit Assad, j’approuve fort votre conseil, il est sage et plein de prudence ; mais si l’un de nous deux doit se séparer pour cela, jamais je ne souffrirai que ce soit vous, et vous permettrez que je m’en charge. Quelle douleur ne seroit-ce pas pour moi s’il vous arrivoit quelque chose ! »