Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
CONTES ARABES.

CLXIVe NUIT.

» Le barbier, continua le jeune boiteux, quitta encore son rasoir, prit une seconde fois son astrolabe, et me laissa à demi rasé pour aller voir quelle heure il étoit précisément. Il revint. « Seigneur, me dit-il, je savois bien que je ne me trompois pas ; il y a encore trois heures jusqu’à midi, j’en suis assuré, ou toutes les règles de l’astronomie sont fausses. » « Juste ciel, m’écriai-je, ma patience est à bout ! Je n’y puis plus tenir. Maudit barbier, barbier de malheur, peu s’en faut que je ne me jette sur toi et que je ne t’étrangle ! » « Doucement, monsieur, me dit-il d’un air froid, sans s’émouvoir de mon emportement, vous ne craignez donc pas de retomber malade ? Ne vous emportez pas, vous allez être servi dans un