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LES MILLE ET UNE NUITS,

CCIXe NUIT.

Sire, la confidente ajouta à ce qu’elle venoit de dire au joaillier, qu’il étoit bon qu’il allât trouver le prince de Perse, sans perdre de temps, et l’avertir de l’affaire, afin qu’il se tînt prêt à tout événement, et qu’il fût fidèle dans la cause commune. Elle ne lui en dit pas davantage, et elle se retira brusquement, sans attendre sa réponse.

Qu’auroit pu répondre le joaillier dans l’état où il se trouvoit ? Il demeura immobile et comme étourdi du coup. Il vit bien néanmoins que l’affaire pressoit : il se fit violence et alla trouver le prince de Perse incessamment. En l’abordant d’un air qui marquoit déjà la méchante nouvelle qu’il venoit lui annoncer : « Prince, dit-il, armez-vous de patience, de constance et de courage ; et préparez--