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CONTES ARABES.

CCIVe NUIT.

Dans le temps que Schemselnihar charmoit le prince de Perse en lui exprimant sa passion par des paroles qu’elle composoit sur-le-champ, on entendit un grand bruit ; et aussitôt un esclave que le joaillier avoit amené avec lui, parut tout effrayé, et vint dire qu’on enfonçoit la porte ; qu’il avoit demandé qui c’étoit, mais qu’au lieu de répondre, on avoit redoublé les coups. Le joaillier alarmé, quitta Schemselnihar et le prince pour aller lui-même vérifier cette mauvaise nouvelle. Il étoit déjà dans la cour lorsqu’il entrevit dans l’obscurité une troupe de gens armés de haches et de sabres, qui avoient enfoncé la porte, et venoient droit à lui. Il se rangea au plus vite contre un mur ; et, sans en être